J'ai dû le connaître dans une vidéo YouTube où étaient mis en valeur des titres GBA ambitieux pour le support. Et la 3D montrée m'avait épaté. Une fois le jeu en mains, j'avoue n'être pas allé bien loin, quelque peu effrayé par un concept que je craignais de ne pas saisir. Récemment, je m'y suis remis, et finalement, il n'y avait rien de bien sorcier.
Ma Jackson tient une entreprise de transports de marchandises, et la retraite approche. Pour savoir à qui reviendra le bébé quand la matriarche aura tiré sa révérence, une compétition a lieu, sur son initiative, entre ses quatre enfants (trois garçons et une fille). Chacun devra gagner le plus d'argent en 60 jours.

Pour commencer, on nous donne une cargaison et la destination nous est imposée. Une fois le point B atteint, on vend la marchandise, et c'est là que le jeu vous laisse vous débrouiller. Dans chaque ville, on a accès au magasin, au garage et au bar. Dans le premier, on peut acheter et vendre, avec des montants bien indiqués et des biens classés selon les remorques à même de les réceptionner. Dans le garage, on peut se ravitailler, réparer son véhicule, l'améliorer et changer la remorque : camion à plateau, camion citerne ou réfrigéré. Au bar, trois propositions sont données. On peut jouer à la machine à sous, écouter une information ou recourir aux services d'un usurier. L'information est du genre "Il y a une forte demande de crèmes à hémorroïdes à Capital City". Il est possible d'aller rendre visite à Ma Jackson pour savoir où en sont les autres, et votre mère pourra vous indiquer où se trouve une mission. Car oui, il arrivera qu'au bar, on vous propose un petit boulot souvent très bien rémunéré.

Je sentais qu'on n'allait pas forcément me croire.
Maintenant, mon ressenti. Quand j'ai commencé ma première partie, j'ai passé un accord avec un usurier, pensant que j'allais rapidement gagner de l'argent par ce raccourci. Sauf que j'ai dû finir par ne plus me souvenir où se trouvait cet usurier, et je devais le rembourser dans un très court délai. Après quoi, faute de fonds suffisants, un écran m'indiquait régulièrement qu'on me fracassait mon camion, jusqu'à me conduire à un game over.
Nouvelle partie. Cette fois-ci, plus d'usurier, et je suivais en fait directement les informations du bar. On me disait que tel produit était demandé à tel endroit, je chargeais la marchandise et j'allais la livrer. Quand les finances me le permettaient, j'améliorais ma capacité de cargaison. Sauf qu'au bout des 60 jours, j'étais loin derrière les autres. Rah.
Troisième tentative, et la bonne. En améliorations, je n'ai acheté que celles augmentant la place disponible, mais je me suis rendu compte que les informations ne renseignaient pas forcément sur les meilleurs bons plans. À chaque ville, je retenais la marchandise qui se vendait au meilleur prix, je voyais si je pouvais en trouver à la prochaine destination, où je retenais le produit au prix de vente le plus haut, et ainsi de suite. J'ai terminé assez largement gagnant.
Je n'ai pas joué aux versions 128 bits, mais je n'ai ressenti aucun manque particulier dans mes parties. Graphiquement, c'est de la 3D dont les décors de fond s'affichent progressivement, dans ce qui apparaît quand même comme un monde ouvert. Le trafic est présent, on peut percuter des poteaux, des plots, et on traverse des environnements rocheux, sablonneux, de campagne, urbains. On finit par en faire le tour assez vite, mais la prouesse du dépaysement s'est imposée à mes yeux à chaque trajet. Oui, ça devient répétitif, et le charme opère surtout quand on est en recherche des deux, trois villes avec lesquelles on se constituera un itinéraire gagnant.
Le camion se contrôle fort bien, les contacts avec les autres véhicules ne vous dévie que très peu, c'est de l'arcade ! On gagne même de l'argent en enchaînant des chocs, mais j'avoue que leur réalisation m'échappe un peu. L'effet sonore de la machine à sous est en tout cas bien satisfaisant dans ces moments-là, et j'en profite pour saluer la bande-son, limitée à une poignée de pistes mais qui ont le mérite d'être de qualité et de genres différents (country, dance, rock). Chaque fin de trajet s'accompagne d'une phase qui me bottait dans Euro Truck Simulator 2, le créneau. Mais ici, c'est en temps limité, et moins on met de temps à bien se garer, et plus le bonus sera conséquent.
Il existe aussi un mode mission, comprenant des boulots de la quête principale mais aussi des inédits (une vingtaine au total). On vous demande par exemple d'aller transporter du pop corn en percutant des obstacles pour faire baisser la température, ou d'aller conduire un homme d'église à un mariage. Les missions sont notées sur 5 étoiles, et quelques-unes sont ardues à terminer à fond alors que la plupart du temps, ça passe comme une lettre à La Poste. Là aussi, on fait dans le répétitif, mais on sent encore une générosité qui me font considérer le jeu tout entier comme un soft bien soigné.

Bravo aux Italiens de Raylight Studios pour leur titre addictif le temps de cinq, six heures, en dépit d'un concept limité.