Un sujet pour parler du shoot'em up sous toutes ses formes !
Probablement un des genres les plus anciens du média puisque le premier jeu vidéo pouvant être y apparenté est Spacewar! sur ordinateur DEC PDP-1, développé en 1962 par des employés du MIT sur leur temps libre.
L'explosion du genre a lieu en 1978 avec Space Invaders. Bien que plusieurs jeux l'aient précédé en arcade, c'est le titre de Taito qui lance la mode du shoot'em up. Véritable phénomène de société, son succès entraîne le développement d'une flopée de clones par des éditeurs concurrents, les plus connus étant Galaxian de Namco, un des premiers jeux en couleur de l'histoire, et sa suite Galaga.
Le shoot'em up est le genre-roi de l'arcade de la fin des années 70 au début des années 80 avec de nombreux jeux marquants : Asteroids, Defender, Tempest, Scramble, Xevious, Zaxxon…
Space Invaders (1978)
Au cours des années 80 et 90, le jeu vidéo se diversifie avec l'apparition de nombreux genres. Le shoot'em up reste cependant populaire et certains titres sont de gros succès commerciaux. Et surtout, il est toujours un genre phare dans les salles d'arcade.
C'est une période faste durant laquelle beaucoup de classiques ont vu le jour. Gradius innove avec son système de progression d'armement original et ses options qui reproduisent le mouvement du vaisseau. Space Harrier est une véritable claque technique avec son impression de profondeur saisissante. R-Type marque les esprits avec ses sprites énormes au service d'une direction artistique somptueuse.
Citons aussi Fantasy Zone, Super Star Soldier, Raiden, Thunder Force III et StarFox parmi la myriade de jeux notables sortis à cette époque.
Gunbird (1994)
La période fin 90 / début 2000 représente pour beaucoup l'âge d'or du shoot'em up. Mais c'est aussi la période à laquelle la fracture avec le grand public s'opère définitivement.
Les shoot'em up de l'époque sont développés par des spécialistes du genre mais aussi presque exclusivement pour des spécialistes du genre. En résulte des jeux exigeants aux systèmes de scoring complexes, souvent bien trop difficiles pour le commun des joueurs.
L'heure est au sous-genre danmaku (rideau de balles en japonais), dont le nom décrit parfaitement ce à quoi le joueur est confronté : des vagues de projectiles ennemis envahissant l'écran dans un ballet hypnotique.
Quelques incontournables de cette vague : Dodonpachi, Radiant Silvergun, Ikaruga.
Mushihimesama (2004)
S'en suivent quelques années de vaches maigres pour les amateurs, en particulier en Occident. Les jeux se font rares et le genre, jugé désuet à l'heure du AAA, est peu couvert par la presse jeu vidéo, voire complétement ignoré.
Durant ces heures sombres, rendons grâce à la Xbox 360 et son XBLA qui permet de s'essayer à quelques perles venues du Japon.
À la même époque, la démocratisation d'Internet permet la diffusion de shoot'em up homebrew, comme rRootage, Warning Forever, Tumiki Fighters ou Hydorah mais cela reste assez confidentiel.
Deathsmiles (2007)
Avec l'essor du jeu indépendant, le shoot'em up revient un petit peu dans la lumière depuis quelques années.
C'est toujours une niche dans l'univers vidéoludique mais les méthodes de distributions modernes lui permettent de continuer à exister et surtout d'être beaucoup plus facile à se procurer.
Quelques shoot'em up indépendants notables : Jamestown, Steredenn, Dimension Drive, Black Bird.
Rolling Gunner (2018)
Même s'il n'est plus aussi populaire qu'autrefois, le shoot'em up a laissé sa trace dans l'histoire du jeu vidéo et son influence est parfois clairement visible dans des jeux d'autres genres, par exemple le dungeon crawler (Enter the Gungeon), le beat'em up (Furi), le TPS (Returnal), le casse-briques (Strikey Sisters), et même le RPG (Undertale).